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Quand l’urgence rencontre le besoin : naviguer dans les décisions de secours et d’habilitation familiale pour le bien-être des aînés

Par Paul , le 19 février 2024 , mis à jour le 19 février 2024 - 8 minutes de lecture

Bienvenue dans ce long périple à travers le droit, la loi, et le code. Nous aborderons des sujets sensibles qui touchent nos aînés résidents dans notre société. Vous vous demandez sans doute comment aborder des décisions de secours et d’habilitation familiale pour le bien-être de vos parents ou grands-parents âgés. Vous vous posez des questions sur leur protection juridique, leur autonomie, leur santé et bien-être ? Nous tenterons, au fil de cet article, de répondre à ces interrogations pour vous aider à mieux appréhender ces situations.

L’importance de la protection juridique des personnes majeures

Ce premier volet nous emmène en plein cœur de la loi et des réglementations dédiées à la protection des personnes majeures. Vous devez comprendre que la loi offre un ensemble d’outils pour protéger les personnes majeures, notamment celles qui, en raison de leur âge ou de leur état de santé, peuvent se retrouver en situation de fragilité.

Ainsi, de nombreux mécanismes sont prévus par le Code Civil (Art. 428 à 507), le Code de l’action sociale et des familles pour protéger les majeurs vulnérables : tutelle, curatelle, habilitation familiale pour le placement en ehpad … Ces mesures sont mises en place par un juge des contentieux de la protection (anciennement appelé juge des tutelles), qui veille à ce que les droits de la personne soient respectés.

L’autonomie des personnes majeures : un droit fondamental à préserver

Lorsqu’on parle d’autonomie, il est nécessaire de comprendre que chaque personne, qu’elle soit jeune ou âgée, a le droit de prendre des décisions concernant sa propre vie. Il peut s’agir de décisions relatives à sa santé, à ses finances, à ses biens… C’est ce que l’on appelle l’autonomie personnelle.

Très souvent, l’arrivée de la vieillesse s’accompagne malheureusement de maladies dégénératives qui peuvent altérer cette autonomie. Dans ces cas, la protection juridique des majeurs intervient pour préserver les intérêts de la personne. Néanmoins, il est important de noter que la mise en place de telles mesures doit toujours se faire dans le respect du principe de subsidiarité. Autrement dit, le juge doit toujours privilégier la mesure de protection la plus légère possible.

Le rôle du juge dans la protection des majeurs

Le juge joue un rôle prépondérant dans la mise en place et le suivi des mesures de protection des majeurs. Son rôle ne se limite pas seulement à statuer sur la nécessité ou non de mettre en place une mesure de protection. Il doit également veiller à ce que les droits de la personne soient respectés.

C’est pourquoi le juge intervient à différentes étapes de la vie de la mesure : lors de sa mise en place, pendant son déroulement (il peut être amené à contrôler le travail du tuteur ou du curateur) et lors de son éventuelle modification ou levée.

La loi et la protection sociale des aînés résidents

La loi offre une protection sociale à nos aînés résidents. En effet, dans son article L.111-2-3 du Code de l’action sociale et des familles, la loi stipule que « toute personne prise en charge par un établissement ou un service social ou médico-social a droit à une protection de sa santé, à un suivi médical adapté à son état de santé et à un accès aux soins préventifs et curatifs nécessaires ».

Cette protection sociale comprend la prise en charge des soins médicaux, mais aussi l’aide pour accomplir les tâches quotidiennes, le soutien dans les démarches administratives, et l’accompagnement psychologique.

La mise en œuvre de l’habilitation familiale pour protéger les aînés

L’habilitation familiale est une mesure de protection juridique qui permet à un proche (descendant, ascendant, frère ou sœur) de représenter une personne qui ne peut plus pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une altération de ses facultés personnelles.

La mise en œuvre de cette mesure nécessite l’intervention du juge. C’est lui qui, après avoir examiné les éléments médicaux et entendu la personne à protéger et son entourage, décidera de l’opportunité de mettre en place une habilitation familiale. Il précisera alors les actes que le proche sera habilité à accomplir au nom de la personne protégée.

La complexité et la gravité de ces sujets imposent une réflexion approfondie pour prendre les meilleures décisions possibles. Nous espérons, par le biais de cet article, avoir apporté des éléments de réponse à vos interrogations et vous avoir aidé à mieux comprendre la mise en place des mesures de secours et d’habilitation familiale pour le bien-être de nos aînés.

Prise de décision en matière de protection des majeurs

La prise de décision en matière de protection des personnes majeures, aussi appelée majeur protégé, est une tâche ardue. En effet, cette décision implique de prendre en compte de nombreux éléments, notamment l’état de santé de la personne, son niveau d’autonomie, son environnement familial et social, etc. La loi, via le Code Civil, offre un cadre juridique précis et détaillé pour guider ces décisions.

Le juge des tutelles, renommé juge des contentieux de la protection, est le garant de ce processus. Le rôle du juge est crucial dans ce domaine. Il doit, dans le cadre de ses attributions, veiller à la protection des majeurs et s’assurer que les droits de la personne vulnérable sont respectés. Ainsi, le juge des tutelles intervient à plusieurs niveaux : il décide de la mise en place de la mesure de protection, il en assure le suivi et peut également décider de sa modification ou de sa levée.

L’intervention du secteur médico-social dans la protection des personnes âgées

Le secteur médico-social a également un rôle déterminant dans la protection des personnes âgées. Les professionnels du secteur médico-social, travaillant en lien avec le Conseil départemental, interviennent à plusieurs niveaux pour apporter un soutien adapté aux personnes âgées, qu’elles soient ou non en perte d’autonomie.

Ainsi, ces professionnels peuvent intervenir pour aider la personne âgée dans ses tâches quotidiennes, l’accompagner dans ses démarches administratives, lui apporter un soutien psychologique, etc. Leur intervention est essentielle pour permettre à la personne âgée de maintenir une bonne qualité de vie et d’exercer pleinement ses droits.

De plus, la loi offre une protection sociale aux personnes âgées résidentes, comme le stipule l’article L.111-2-3 du Code de l’action sociale et des familles. Cette protection sociale comprend une prise en charge médicale adaptée à l’état de santé de la personne, un accès aux soins nécessaires et un suivi médical régulier.

Le rôle de la famille dans la protection de la personne âgée

La famille a un rôle primordial à jouer dans la protection de la personne âgée. En effet, c’est souvent au sein de la cellule familiale que se prennent les premières décisions concernant la protection de la personne âgée. La mesure d’habilitation familiale, par exemple, peut être mise en place pour permettre à un membre de la famille de représenter la personne âgée et de veiller à la protection de ses intérêts.

La mise en place de cette mesure nécessite l’intervention du juge, qui, après avoir pris connaissance des éléments médicaux et entendu la personne à protéger ainsi que son entourage, décide de la mise en place de l’habilitation familiale. Le juge précise alors les actes que le membre de la famille sera habilité à accomplir au nom de la personne protégée.

Conclusion

Les décisions de secours et d’habilitation familiale pour le bien-être des aînés sont des sujets sensibles et complexes. L’implication de nombreux acteurs, tels que le juge des contentieux de la protection, les professionnels du secteur médico-social, la famille, et bien sûr la personne âgée elle-même, est nécessaire pour assurer une protection efficace et respectueuse des droits de la personne.

Il est important de rappeler que toute mesure de protection doit être mise en place dans le respect du principe de subsidiarité, c’est-à-dire que le juge doit toujours privilégier la mesure de protection la plus légère possible.

Au travers de cet article, nous avons tenté de vous fournir une vue d’ensemble sur ces questions. Néanmoins, chaque situation est unique et nécessite une approche personnalisée. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour vous accompagner dans ces démarches.

Paul

Ancien sapeur-pompier et blessé durant une intervention, Paul a décidé de continuer à donner de son temps pour sa passion, non plus sur le terrain, mais à présent en relayant toute l'information nécessaire aux civils, pour continuer la prévention et diminuer les risques.