Sonde nasogastrique en aspiration : guide complet pour choisir et utiliser efficacement
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Les sondes nasogastriques sont cruciales pour divers traitements médicaux. Cet article aborde :
- Fonctions principales : Administration de médicaments, nutrition, aspiration gastrique.
- Types de sondes : Silicone, polyuréthane, PVC, tubes de Faucher, et Sengstaken-Blakemore.
- Législation : Infirmier(e)s régis par le Code de la santé publique.
- Indications et contre-indications : Nutrition, aspiration, administration, et conditions à éviter.
- Insertion et complications : Techniques d’insertion, vérification, risques potentiels.
Les sondes nasogastriques en aspiration sont des dispositifs médicaux polyvalents et essentiels dans de nombreux contextes cliniques. Elles permettent d’administrer des médicaments, des nutriments, ou encore d’aspirer le contenu gastrique. Cet article explore en profondeur la définition, la législation, les indications et contre-indications, ainsi que les techniques d’insertion et les complications courantes associées à l’utilisation de ces sondes.
Comprendre la sonde nasogastrique : définition, anatomie et différents types de sondes
Une sonde nasogastrique est un long tube médical inséré par le nez jusqu’à l’estomac. Elle sert principalement pour l’administration de médicaments, de nutriments, ou encore pour l’aspiration du contenu gastrique. Il existe plusieurs types de sondes nasogastriques, chacune adaptée à des durées et des usages spécifiques.
Les types principaux incluent :
- Sondes en silicone : Idéales pour une utilisation de longue durée, généralement jusqu’à quatre semaines.
- Sondes en polyuréthane : Ces sondes de type Freka® avec mandrin sont utilisées pour des périodes très longues.
- Sondes en PVC : Les sondes Salem® sont destinées à des utilisations de courte durée, allant de trois à quatre jours. Elles se déclinent en modèles à simple courant (Levin) et double courant (Salem).
- Tubes de Faucher® : Ces tubes sont spécifiquement conçus pour le lavage gastrique.
- Sondes de Sengstaken-Blakemore® : Utilisées pour contrôler les hémorragies gastro-œsophagiennes.
Cadre législatif relatif à la pose d’une sonde nasogastrique
La législation concernant l’utilisation des sondes nasogastriques est strictement encadrée par le Code de la santé publique. Les infirmier(e)s, selon l’Art. R.4311-5 et Art. R.4311-7, ont des responsabilités clairement définies concernant la pose, les soins et la surveillance des sondes nasogastriques.
Les principales dispositions incluent :
- L’infirmier(e) doit vérifier la prescription médicale avant toute intervention.
- La technique d’insertion doit être réalisée avec précision pour éviter tout risque de complications.
- Une surveillance régulière est obligatoire pour garantir le bon fonctionnement de la sonde et la santé du patient.
Objectifs, indications et contre-indications de la sonde nasogastrique
Les sondes nasogastriques sont employées dans divers contextes médicaux, leurs indications peuvent varier selon les besoins du patient.
Indications d’utilisation
- Nutrition : Utilisées pour fournir un apport nutritionnel lorsque la déglutition ou la mastication sont compromises, suite à des chirurgies ou des traumatismes au niveau maxillo-facial ou ORL.
- Aspiration : Essentielles pour l’exploration des pathologies du tube digestif, la détection de la tuberculose, le traitement des hémorragies digestives, l’iléus, et pour l’évacuation post-chirurgicale.
- Administration : Utilisées pour administrer des produits de contraste ou des antidotes spécifiques.
Contre-indications à l’utilisation
L’usage des sondes nasogastriques peut être contre-indiqué dans certaines situations spécifiques :
- Présence de varices œsophagiennes.
- Fractures maxillo-faciales et de la base du crâne.
- Intervention chirurgicale récente du tube digestif supérieur.
- Douleurs, saignements ou anomalies œsophagiennes.
- Occlusions intestinales, diarrhées sévères ou fistules à fort débit.
- Cas de pancréatites aiguës graves ou refus du patient.
Guide, étape par étape, de l’insertion de la sonde nasogastrique
L’insertion d’une sonde nasogastrique est une procédure délicate qui nécessite précision et soin. Voici une description détaillée des étapes du processus d’insertion :
- Préparation du matériel et du patient : Une vérification rigoureuse de la prescription médicale est essentielle avant de commencer l’intervention.
- Anesthésie locale : Utilisée pour minimiser l’inconfort du patient pendant l’insertion de la sonde.
- Estimation de la longueur de la sonde : La longueur adéquate doit être mesurée afin de garantir une insertion correcte.
- Insertion contrôlée et progressive : La sonde doit être insérée de manière douce et progressive pour éviter tout traumatisme.
- Fixation de la sonde : Après l’insertion, la sonde doit être solidement fixée en place.
- Vérification de son emplacement :
Techniques de vérification
Trois méthodes principales permettent de vérifier correctement la position de la sonde :
- Whoosh test : Envoi d’air dans la sonde et écoute des bruits dans l’estomac à l’aide d’un stéthoscope.
- Aspiration de liquide gastrique : Extraction de liquide et vérification de son aspect.
- Mesure du pH : Analyse du pH du liquide aspiré pour confirmer la bonne position de la sonde.
Complications courantes liées à la pose d’une sonde nasogastrique et conduites à tenir
Malgré les précautions, des complications peuvent survenir lors de l’utilisation des sondes nasogastriques. Voici les principales complications à surveiller et les mesures à adopter :
- Mal positionnement de la sonde : Une sonde mal positionnée peut entraîner des douleurs, des hémorragies nasales, ou même une obstruction.
- Régurgitation et toux : Ces symptômes peuvent indiquer que la sonde est placée dans l’arbre trachéo-bronchique.
- Obstruction : La sonde peut se boucher, rendant l’administration de médicaments ou l’aspiration impossible.
- Arrachement et déplacement secondaire : Une fixation inadéquate peut entraîner le déplacement de la sonde.
Pour minimiser ces risques, il est capital de suivre les protocoles de surveillance et d’entretien décrits ci-dessous :
Complications | Mesures à adopter |
---|---|
Mal positionnement de la sonde | Vérification régulière de la position, repositionnement si nécessaire |
Régurgitation et toux | Vérification de la position, évaluation par un professionnel de santé |
Obstruction | Rinçage de la sonde, remplacement si nécessaire |
Arrachement et déplacement | Repositionnement et fixation adéquate de la sonde |
Surveiller et entretenir une sonde nasogastrique requiert diligence et attention pour assurer la sécurité et le confort du patient. En suivant ces étapes, des complications graves peuvent être évitées.