L’application SAIP vit ses derniers jours. Selon nos informations, également relayées par nos confrères de RTL ce mardi, le gouvernement a décidé de mettre un terme au Système d’alerte et d’information des populations, plus connu sous le nom d’application « alerte attentat ».
Ainsi, dès ce vendredi 1er juin, l’application mobile sera désactivée. Lancé le 8 juin 2016 pour le début de l’Euro de football en France, le dispositif SAIP permettait de relayer des messages d’alertes et des conseils comportementaux sous forme de notifications mobiles auprès des populations en cas de péril majeur (attentat, accident nucléaire, etc.).
400’000€ pour un fiasco
D’après les informations du Monde, une succession de dysfonctionnements lors des attentats survenus en France a semé le trouble sur l’efficacité d’un dispositif qui aurait coûté près de 400’000 euros à l’État. Lors de l’attentat perpétrée sur la Promenade des Anglais à Nice, le 14 juillet 2016, l’application a mis deux heures à envoyer l’alerte sur les smartphones. Le 23 mars dernier, aucune alerte n’a été envoyée lors de la prise d’otages dans un Super U à Trèbes, rappellent nos confrères de RTL. Les autorités envisageaient de recourir aux SMS d’alerte géolocalisés et d’utiliser la diffusion cellulaire pour muscler le dispositif. Ces solutions ont été écartées à court terme.
Deux ans plus tard, le bilan de l’initiative dessine un constat d’échec. L’application n’a pas rempli sa mission. Un rapport sénatorial pointait déjà ses défaillances et son influence limitée en août 2017. Trop complexe, elle ne couvre pas une assez large partie de la population. L’utilisation de SAIP suppose la possession d’un smartphone évoluant sous Android et iOS uniquement, disposant d’un accès aux données mobiles Internet et devant tourner en tâche de fond pour fonctionner.